L’Etat Belge, fossoyeur de Fortis?

17 octobre 2008
Que reste-t-il de Fortis aujourd'hui??

Que reste-t-il de Fortis aujourd'hui?

Il suffit que je parte 10 jours pour qu’on en profite pour faire n’importe quoi! Au delà de ce trait d’humour, on est en droit de se demander où l’Etat Belge avait la tête lors de la revente de Fortis vite fait bien fait à BNP Paribas, qui doit encore s’en frotter les mains.

Etape 1 : l’Etat vole au secours de Fortis, conjointement avec les Etats Néerlandais et Luxembourgeois. Tout le monde applaudit, les actionnaires et les épargnants respirent…

Grands seigneurs, nos gouvernants nous répètent qu’il faut raison garder (ça me rappelle Chirac aux Guignols tiens! 🙂 ), ne pas céder à la panique, etc…

De fait, je me dis que pour l’Etat, ce pourrait être l’occasion d’empocher une plus-value d’ici 2-3 ans, lorsque la banque serait remise a flots, dont pourrait bénéficier le budget et donc in fine, le citoyen. Raisonnement trop simple naïf!

Etape 2 : en dépit du bons sens, et en totale opposition avec leurs divers appels au calme, voilà notre Premier et son acolyte des Finances qui revendent le bébé illico presto à BNP Paribas. Bien sûr, on garde le lange bien rempli dans le holding, histoire de conclure la vente facilement.

Là, c’est fort de chez fort, ou plutôt con de chez ducon!!! Surtout que dans les 3 jours qui suivirent, l’Union Européenne a débloquer plus de 1500 milliards d’€ pour sauver les banques.

Quand on peut lire ici et là qu’au travers de cette crise, Yves Leterme a vraiment revêtu son habit de Premier Ministre, je le requalifierais plutôt de Premier Sinistre!

Incrompréhensible, tout bonnement… Pourquoi vendre dans l’urgence, au rabais, alors que les dangers de faillites étaient écartés… C’est à n’y rien comprendre.

De même, le gouvernement joue l’étonné, voire l’effaré, suite aux différentes actions judiciaires rapidement intentées. Quoi de plus logique pour des actionnaires qui ont vu leur capital divisé par 5 en deux semaines, sans vraie justification.

Si Votron and co avaient sérieusement mis à mal l’institution Fortis, Leterme, Reynders and co l’ont tout simplement enterrée!

Dans ce dossier, il reste juste à espérer que la justice fasse toute la lumière sur le pourquoi du comment… Malheureusement, ca ne nous rendra ni le Congo, ni probablement Fortis…

Votre opinion?


Fortis – Y a-t-il un pilote dans l’avion?

27 septembre 2008
L'ex nouveau CEO de Fortis

L'ex-nouveau CEO de Fortis...

Fortis n’en finit pas de défrayer la chronique, malheureusement pour ses actionnaires et clients, dans le mauvais sens du terme…

D’abord, il y a ce remplacement de Jean-Paul Votron – accusé de tous les maux, et surtout celui de ne pas mal communiquer – par Herman Verwilst, vieux de la vieille (ah bon c’était une garantie??) et quasi intrônisé comme chevalier blanc.

Celui-ci a sans nul doute égalé les performances de son prédécesseur en termes de communication. Hier lors d’une interview radiophonique, il n’a pas hésité à lancer : « mais voyons mon bon monsieur, une entreprise de notre taille, avec autant d’employés ne tombe pas en faillite comme ça… ».

Ah bon? C’est nouveau ça… Pour avoir une faillite en bonne et due forme, il suffit que les créanciers de la banque (clients en dépôts, fournisseurs, prêteurs, …) réclament leur argent et que Fortis soit dans l’impossibilité de payer – ce qui parait loin d’être surréaliste par les temps qui courent… Et en fait de taille de la société, Mr Verwilst peut se renseigner auprès des employés d’Alitalia, d’Enron et de MCI, la taille – comme toujours 😀 – n’a pas d’importance!

En termes de communication c’est un désastre, et ce n’est vraiment pas le seul, il suffit de Googler « Fortis nouvelles » pour s’en rendre compte… À ce niveau, ne pas engager un éminent conseiller en communication – au vu du contexte actuel – relève non plus de l’amateurisme, mais bien de la faute professionnelle!

Le nouveau nouveau CEO de Fortis...

Le nouveau nouveau CEO de Fortis...

Et il semble que la direction de Fortis s’en soit rendue compte : après deux petits mois, exit Herman Verwilst (un record, encore un!) pour faire place à un nouveau chevalier blanc (si, si, on vous le jure!) : Filip Dierkcx, un des ténors de la branche bancaire du groupe.

On lui souhaite déjà bonne chance, il va en avoir bien besoin! Entre les spéculations de rachat, de faillite, d’incapacité à intégrer ABN-Amro et les investisseurs, clients et créanciers à rassurer; il va avoir l’occasion de démontrer tous ses talents…

Que va devenir l’ex-fleuron de la finance Belge? Bien malin qui aujourd’hui peut le dire… Il semble raisonnable d’envisager une réduction significative de la voilure : vente d’actifs, concentration sur les métiers de base et sans doute restructuration. Une chose est clair, le bout du tunnel semble encore bien loin…

Quand on voit ce qu’on a pu enquiquinner – le mot est faible – Didier Bellens ces derniers mois au sujet de son bilan – pourtant plus que positif – à la tête de Belgacom, c’est – vous me pardonnerez l’expression – à pisser de rire!

Photos empruntées au site de L’Echo.